Funny Games

Durée : 104 minutes
Année : 1997

Comment ne pas ressentir de malaise après la vision de Funny games ??
Nous sommes les témoins de la violence de notre société, elle nous repousse aussi bien qu'elle nous fascine.Michael Haneke exacerbe nos nerfs jusqu'aux limites du supportable en nous forçant à regarder en face aussi bien l'absurdité d'une violence gratuite que notre propre fascination apparemment constante pour ce type de spectacle, déjà dès les jeux du cirques...
La violence de ce film est suggérée, ce qui est je crois largement pire car on s'imagine énormément de choses...
Si vous n'avez pas vu ce film, il serait préférable que vous ne lisiez pas la suite du sujet...



Tout commence tranquillement, une famille aisée, dans sa voiture s'amuse à jouer au blind test mais sur des morceaux de classique.
La musique hystérique de John Zorn fait pour la première fois son entrée, nous prévenant que la tranquillité ne va pas durer...
Un jeune homme un peu rondouillard mais bien propre sur lui fait son entrée dans la vie de cette petite famille et demande à la femme si elle n'a pas 4 œufs.
Puis arrive son compatriote, dans le rôle du beau gosse maniéré(vedette du film Bunny's video toujours par Haneke), et là les ennuis commencent...



Le film nous apprend aussi qu'il ne faut pas juger une personne de part son apparence...les plus gros salops se cachent souvent derrière ceux qui ont les habits les plus propres.
Les deux énergumènes s'emploient à maitriser le père d'un bon coup de club de golf à la jambe, font se dévêtir la femme sans que tout cela soit montrer, on reste toujours dans le suggéré.

Le réalisateur multiplie de longs plans fixes-il joue avec nos nerfs car nous sommes des témoins impuissants des scènes horribles qui se déroulent.
Ce côté est d'autant plus renforcé que le beau gosse maniéré s'adresse plusieurs fois directement à nous.
Il n'y a aucun espoir dans le film, les règles de la happy end n'existent pas et quand bien même on croit que la famille va s'en sortir, un élément imprévu casse leur rêve et aussi le notre...

Le jour ou mon copain de l'époque a voulu qu'on aille voir la version US (avec Mickael Pitt, Naomi Watts) j'ai bien cru que j'allais lui filer une baffe avant la fin pour avoir fait ça ... La seule raison qui m'a fait rester sur mon siège, c'est qu'on était en plein millieu d'une allée ... un grand moment de solitude ...
C'est quoi au juste la morale ? Méfiez-vous de l'eau qui dort ?
Tout ça pour ça ? je crains fort de ne pas avoir du tout envie de voir l'original malgré votre jolie manière d'en parler .

Je te l'accorde, Haneke n'est pas un réalisateur grand public et ton copain de l'époque aurait dû t'en parler avant et te mettre en garde sur son cinéma (mais peut être ne le connaissait-il pas non plus).
Je me souviens qu'après avoir vu Caché, la réaction des gens devant moi était intéressante. Ils ont sorti un truc genre qu'est-ce que c'est ce film ? Alors que c'est exactement ce que veut Haneke, déstabiliser le spectateur.
La morale, oui ça peut être méfions-nous des apparences.
J'aime bien en tout cas ta dernière phrase "avec votre jolie manière d'en parler".

Ma dernière phrase n'était absolument pas péjorative : j'ai lu ton speech sur le film puis ta petite discussion avec Marmotte et vraiment vous dites des choses intéressantes ... limite j'aurai pu me laisser tenter ... mais même si j'ai vu le plus mauvais des deux films, j'ai pas trop envie de tenter le diable ... Je savais que Haneke n'était effectivement pas un ... Francis Veber
Je connaissais son univers juste en ayant lu des critiques de ses films mais sans en avoir jamais vu un ou ne serait-ce qu'un extrait . Donc, je m'en prends un peu à moi aussi ..... n'empêche que mon fameux conjoint du moment en a entendu parlé un petit moment !

Je disais que j'aimais vraiment ta dernière phrase, ce n'était pas du second degré.

J'ai vu la version U.S, je ne savais pas qu'il y avait un film antérieur.

Pendant le film il faut avouer que je n'étais pas bien, pas bien du tout. C'est malsain oui. C'est culpabilisant. Et déstabilisant. C'est sadique. Tu as envie de faire quelque chose, mais tu ne peux pas, juste regarder.

Puis après le film, j'ai réfléchi. Et je tire mon chapeau au réalisateur, je tire mon chapeau à ce film d'avoir parfaitement réussi ce qu'il voulait provoquer.
Mais je ne le regarderai pas une deuxième fois.

Pour ceux qui ont vu les deux, y a t-il quelques différences avec le remake ou les deux films sont exactement identiques ?

J'ai lu qu'ils étaient identiques au plan près

Caro a écrit:

J'ai lu qu'ils étaient identiques au plan près

Il y a de très légères différences au niveau de certains cadrages, plus larges, mais sinon, identiques.

Au niveau de l'interprétation, lequel est mieux ?

Du pareil au même. Préférence à l'original, par défaut, et notamment parce que le 2nd rôle y est meilleur que dans la version US.
Mais Michael Pitt se débrouille extrêmement bien.

J'ai adoré l'original, je n'ai pas vu la version US mais je pense pouvoir dire sans trop m'avancer que la premiere version déchire 10 x plus

mathilde6014 a écrit:

J'ai adoré l'original, je n'ai pas vu la version US mais je pense pouvoir dire sans trop m'avancer que la premiere version déchire 10 x plus

Au contraire.
A 3 petzouilles près, c'est exactement pareil. On peut être plus attaché au projet original, mais au final, les 2 versions se valent très largement, surtout que Noami Watts et Michael Pitt réuissent à ne pas détonner du tout dans le remake.

Merci pour l'info, je ne m'attendais pas a ça. Du coup tu as eveillé ma curiosité je vais essayer de le voir.