Sissi : naissance d'une impératrice

Le 18 Août 1853, François-Joseph dit Franz ( David Rott ) fête son 23° anniversaire à Bad Ischl, sa résidence estival, et rencontre la future épouse que sa mère, l'archiduchesse Sophie ( Martina Gedeck ) a choisi : Hélène de Bavière ( Christiane Filangieri ) , sa nièce, fille de sa soeur Ludovika (Licia Maglietta ). Mais lorsque Elisabeth, dite Sissi ( Cristiana Capotondi ), la petite soeur d'Hélène, entre dans la pièce, Franz tombe amoureux d'elle. Sissi sera impératrice d'Autriche et non Hélène. La jeune fille de tout juste 15 ans est elle aussi tombée amoureuse de son cousin et accepte de l'épouser.
Une fois impératrice, Sissi va devoir apprendre l'étiquette de la cour et se plier aux ordres de l'archiduchesse. Cependant, la demoiselle n'est pas prête de se laisser faire et entend elle-même établir ses choix de conduite que ce soit pour elle-même ,pour ses enfants ainsi que pour ses opinions politiques qui la conduiront à devenir reine de Hongrie le 8 juin 1867 à l'âge de 29 ans.


Contrairement à ce que vous pouvez penser, ce téléfilm n'a rien à voir avec la saga Sissi jouée avec brio par Romy Schneider. Certes nous avons toujours la belle histoire d'amour bien romancée entre Franz et Sissi mais nous avons tout de même plus que cela. Tout ne tourne pas autour d'eux et c'est ainsi que nous découvrons une autre vision de Sissi dans laquelle nous la voyons souffrir avec la mort de sa fille aînée Sophie à l'âge de 2 ans, (photo ci-dessus) s'opposer à sa belle-mère concernant le choix de ses dames de compagnie et comment elle doit vivre et élever ses enfants mais on la voit aussi s'opposer à Franz ( et oui ! ) quant à l'éducation de leur fils Rodolphe et à la situation en Hongrie. C'est une femme totalement différente. Ici elle n'est pas romantique et nunuche ( désolée mais maintenant quand je regarde le film avec Romy Schneider c'est ce que je pense ) mais une femme déterminée à réussir sa vie d'épouse, de mère et de souveraine.


L'actrice italienne Cristiana Capotondi interprète merveilleusement cette femme qui enfant m'a toujours fascinée ( comme la plupart des petites filles je pense ). Elle est incroyable dans son jeu d'actrice. Elle m'a beaucoup touchée dans les passages où Sissi est fragile, blessée par les propos de Sophie ou encore à la mort de sa fille. C'est un passage bouleversant ( malgré le fait que le doublage français laisse à désirer ).


Vient ensuite l'archiduchesse Sophie. Je la trouve moins marâtre que dans la version de 1955 et plus humaine notamment dans les passages de décès ( celui de Sophie entre autre mais surtout celui de son fils Maximilian ). Finalement, on se rend compte qu'elle ne fut pas hostile au choix de son fils concernant sa vie sentimentale. On le voit bien quand Franz envoie Sissi en Hongrie pour qu'elle obtienne le soutien d'Andrassy ( Fritz Karl ) et de sa délégation.


En parlant d'Andrassy, j'apprécie le fait qu'il y ait une certaine ambiguïté amoureuse entre lui et Sissi car au fond dans l'histoire, c'est un peu comme avec Marie-Antoinette avec le comte Axel de Fersen : on ne sait pas s'il y a eu liaison. Il y a un passage dans le film, lorsque Sissi est à Venise et qu'elle rencontre Andrassy qui le montre assez bien (photo qui suit) et puis ... on a un baiser cette fois-ci, chose que l'on a pas dans Sissi face à son destin.


Parlons de François-Joseph maintenant. Il est ... différent mais je le trouve moins humain ( enfin quelque chose comme ça quoi ) que son prédécesseur. Ici, David Rott interprète un Franz amoureux fou de sa femme mais qui ne sait pas toujours s'occuper d'elle ( il n'y a qu'à voir leurs conversations sur l'éducation de Rodolphe ). On le voit aussi buté et un peu étroit d'esprit quant au devenir de son royaume. Il ne fait confiance qu'à Bismark et préfère se battre plutôt que de négocier comme son frère et son épouse lui conseillent à chaque fois. Mais il refuse et cela entraine des guerres comme la bataille de Solférino par rapport au Piémont contre Napoléon III. Plutôt mourir que de reconnaître ses torts. Cependant, au fur et à mesure, il évolue et devient un peu plus conciliant et ouvert quand Sissi tombe gravement malade et qu'elle doit rester au grand air. Mais j'avoue qu'à la mort de sa fille Sophie, je l'ai trouvé tout de même humain. Perdre son enfant n'est pas une chose facile et malgré le fait qu'il soit empereur, il a des faiblesses.
Je pense que je vais m'arrêter là pour les personnages.


Ensuite, je dirai que ce téléfilm nous offre aussi une partie d'histoire et nous permet d'en apprendre plus sur la politique que menait Franz à cette époque. En effet, on ne voit pas seulement la bataille de Solférino (photo ci-dessus), on voit aussi la bataille de Sadowa contre la Prusse et on assiste aux conseils avec ses états généraux. Parfois, nous pouvons aussi voir Sissi intervenir dans les affaires politiques de son époux mais surtout vis à vis de la Hongrie. Le téléfilm se finit sur son couronnement en tant que roi de Hongrie.


Par contre, j'avoue qu'il est comme le précédent Sissi et qu'il nous idéalise la relation des deux souverains puisque l'on sait que ça n'a pas toujours été facile ( Franz était amoureux pas de doute mais Sissi ... c'est une autre histoire ) mais bon ... ça ne va pas m'empêcher de le revoir une autre fois.
C'est un téléfilm que je vous conseille mais plus pour le côté politique des Habsbourg ainsi que la face cachée de Sissi plutôt que l'histoire d'amour qui est assez au second plan.

PS : j'ai trouvé que la jaquette allemande donc j'espère que ça vous ira.

Elle va de paire avec Prince Rodolphe : l'héritier de Sissi.