Voici donc mon second hommage à l'actrice Marie-France Pisier qui était enterrée aujourd'hui. Ceci est la critique de la série de 1972 qui me l'ai faite découvrir et que je compte bien vous faire partager aujourd'hui.
Les gens de Mogador
De 1850 à 1925, dans le tumulte des passions et des guerres, trois générations de femmes vont avoir la lourde tâche de gérer le domaine de Mogador en Provence.
La première de ces femmes est Julia Angellier (Marie-José Nat). Folle amoureuse de Rodolphe Vernet (Jean-Claude Drouot), elle abandonne tout pour l'épouser et vivre avec lui au domaine de Mogador. Elle lui donnera de nombreux enfants dont Frédéric (André Laurence), un jeune homme au caractère aussi fougueux que celui de son père. Il épousera Ludivine Peyrissac (Marie-France Pisier) qui sera alors la deuxième génération. Celle-ci aux apparences angéliques cache en elle une jalousie maladive et un amour fou envers son mari. De leurs cinq enfants, une seule sera la troisième génération : sa benjamine, Dominique (Brigitte Fossey).
Je n'en dirai pas plus sur le synopsis. Vous devez certainement vous demander comment je peux connaître autant de vieux films, téléfilms et autres alors que je n'ai pas encore 21 ans. Et bien tout simplement grâce à une seule personne pour la plupart : mon père. Qu'on se le dise, lui et moi sommes des obsédés de la TV ( enfin, moins pour moi puisque ne pas en avoir à la fac aide à se sevrer
) et donc il me fait découvrir un tas de choses (
Barry Lyndon par exemple ou bien
Bagdad Café ). Bref ... ça c'est juste du HS.
Donc j'ai découvert cette série il y a cinq ans à peu près quand mon père les a achetés. Je pense dire qu'il a fait un très bon investissement.
En effet, cette série a tout pour elle. C'est une saga familiale dans laquelle on voit évoluer plusieurs générations ( 3 dans ce cas-ci ). C'est ce qui me plaît beaucoup justement. On a un seul et unique décor, le domaine provençal de Mogador ( qui soit dit en passant offre de magnifiques prises de vue ). Ensuite, les personnages évoluent tour à tour dans cette univers.
Je commence donc par la première génération représentée par Julia et Rodolphe. Dans un premier temps, leur histoire d'amour peut rappeler Roméo et Juliette mais moi, elle me rappelle tout simplement mes grands parents maternels ( un de mes modèles en histoire d'amour ) : deux jeunes gens sont amoureux mais un des couples de parents est contre mais cela ne les empêche pas de leur tenir tête et de se marier envers et contre tout. Non seulement je trouve ça romantique mais en plus, c'est une histoire totalement vrai puisque ma famille l'a vécue. Ensuite, après bien des hauts et des bas ( Rodolphe étant d'un caractère ... assez spécial ) ils finissent par emménager à Mogador. Ils deviennent donc les pionniers de ce vaste domaine et commence alors le début de la prospérité du domaine. Je me cantonne au domaine puisque la vie de cette famille Vernet étant faite d'embuches et autres, le domaine est le seul élément représentant l'espoir pour eux. Vient ensuite le temps d'avoir des enfants enfin ils en ont eu avant d'arriver à Mogador mais un événement tragique a fait qu'ils ont quitté le mas où ils étaient pour Mogador. Au total, ils ont 6 enfants et l'un d'entre eux devient le nouvel héritier de Mogador : Frédéric.
Ainsi la deuxième génération se met en place avec lui. Du même caractère que son père, il va mettre un moment avant de se décider à se marier. Plutôt que de prendre une jeune fille de bonne famille comme lui, il choisit Ludivine Peyrissac, la pupille d'un homme de bonne famille qui espérait bien le voir épouser sa fille. Ludivine a tout de la femme parfaite : érudite, élevée dans un couvent, elle semble ne pas avoir un caractère difficile. Quand il expose son choix, sa mère Julia l'accepte puisque elle-même ayant été rejetée de par son mariage avec Rodolphe, elle refuse de le voir souffrir comme elle. C'est donc ainsi que Ludivine entre dans la famille Vernet. Et petit à petit, on va découvrir cette jeune femme sous un nouveau jour. En effet, elle est folle amoureuse de son mari mais d'un amour tellement puissant qu'elle en éprouve une jalousie maladive envers la moindre femme qui l'approche. On découvre donc finalement qu'elle a de nombreux points communs avec son mari et cela offre des orages conjugaux parfois beaux à voir et parfois ... on aimerait pas vraiment en être spectateur. De plus, Ludivine est une femme manipulatrice et ce pouvoir-là peut parfois créer des conflits entre frères monumentaux risquant de briser Mogador. Mais cela ne les a pas empêchés d'avoir ensemble 5 enfants.
Cette nouvelle génération ( qui est la dernière présentée dans le film ) est quelque peu faiblarde puisque sur les 5, il n'y a qu'un seul garçon ( Dieu sait que le fait qu'elle n'ai que des filles a provoqué bien des disputes ). L'amour que Ludivine avait pour Frédéric, elle l'a aussi reporté sur certains de ses enfants et notamment son fils François. Elle a donc, avec ceci, inconsciemment rejeté deux de ses filles : Christine (photo ci-dessous) et Dominique (photo ci-dessus).
Il est vrai que Christine n'est pas assez belle comme Anne ou Isabelle (photos qui suivent) mais moi je le trouve quelque chose de touchant car elle me rappelle moi à une certaine époque. Bref ... encore du HS.
Anne
Isabelle
La deuxième, Dominique, est plus intéressante puisque c'est elle qui va par un coup tragique du sort se retrouver la propriétaire de Mogador. Et comme nous sommes durant les années 20, et bien on va alors la voir devenir une femme du monde indépendante dont la seule histoire d'amour qui compte est malheureusement inconcevable aux yeux de certains.
Donc en fait, en reprenant mes générations, l'autre élément dominant à part Mogador est l'amour. Pour Julia, c'est l'amour véritable, le seul et l'unique, l'amour qui va lui offrir la plus belle des vies et ceux malgré les coups du sort. Pour Ludivine, c'est l'amour étouffant et jaloux qui va la conduire à sa perte par la suite. Et enfin pour Dominique, c'est une sorte de l'amour véritable mais c'est aussi un amour passion, un amour interdit qui la détruit petit à petit et qui va par vraiment la conduire à sa perte mais presque.
Là je n'ai fait que vous faire la critique du téléfilm. Il me reste à vous parler des acteurs. Mais rassurez-vous, je ne parlerai que d'une seule actrice puisque c'est pour elle, pour lui rendre hommage que je fais cette critique aujourd'hui : Marie-France Pisier.
C'est elle qui m'a le plus frappée dans ce téléfilm. Pourquoi ? Et bien déjà commençons par sa première apparition : elle est de dos et tout d'un coup, elle se retourne et on ne voit que ses yeux bleus qui sont magnifiques. On se noierait dedans.
Au fil de l'histoire, elle n'est plus devenue l'ange du début mais une sorte de diablesse rongée par la jalousie et l'amour, la rendant alors par moment exécrable et détestable voire haïssable. C'est pour ça qu'elle m'a marquée en fait. C'est parce que le personnage qu'elle interprète est tellement complexe qu'on ne sait pas si on doit aimer Ludivine ou pas. Dans ce rôle, elle a vraiment un jeu incroyable. Elle passe du rire aux larmes en moins de deux secondes et ça ... c'est tout simplement génial. Quand elle manipule Hubert, le frère de Frédéric, et bien c'est tout simplement magnifique car on a vraiment l'impression qu'elle ne le fait pas exprès.
Donc en conclusion car il me faut bien conclure un jour, regardez Les Gens de Mogador. Il faut le voir au moins une fois ( attention, il y a dix épisodes ) pour cette famille qui s'étale sur trois générations, pour les sentiments qu'elle nous offre et qui nous permet de s'identifier à eux ( croyez-moi, j'ai réussi mais peut être parce que ma mère fait partie d'une fratrie de 11 enfants ). Il faut aussi la voir pour les somptueux paysages de Mogador qui sont superbes et enfin, pour Marie-France Pisier, une grande actrice partie trop tôt et qui nous monte l'entendue de son art en un seul personnage.