Année : 1999
Réalisateur : Justin Kerrigan
Acteurs : John Simm, Lorraine Pilkington, Danny Dyer, Andrew Lincoln...
Synopsis: Cardiff, les années 1990, l'univers du clubbing, l'espace d'un weekend cinq amis affrontent leur démons personnels au travers des relations qui les unissent. Jip se considère sexuellement paranoïaque et redoute d'être impuissant. Lulu, la meilleure amie de Jip, n'a pas de chance dans ses rencontres amoureuses. Nina déteste son travail dans un fast-food et son mec Koop, qui rêve d'être un disc jockey hip-hop renommé, souffre de jalousie maladive. Le cinquième est Moff, dont la famille n'apprécie guère le comportement. Jip est le narrateur de l'histoire sous la forme d'une voix-off. L'histoire commence un vendredi après-midi avec les préparations pour le clubbing du weekend...
Human Traffic a carrément été le film d’une génération en Angleterre.
Ça parle de clubs, de potes, de drogues, de soirées endiablées.
Ça parle aussi d’une jeunesse paumée, qui se bloque dans des boulots alimentaires, sort le week end pour se vider la tête et anesthésier leur crainte du futur à coup de drogues.
Certains y voient une apologie de la drogue via un film qui se distingue des
Trainspotting,
Requiem for a dream et autres virées en enfer, d’autres y voient plutôt un cri d’alerte d’une jeunesse qui n’arrive pas à vivre autrement que dans l’excès.
On peut facilement voir dans ce film, une histoire simple sans grand fondement : en fait, on suit juste un groupe d’amis qui sortent dans des clubs. Voilà pour l’histoire.
Le scénario apporte pourtant bien plus que ça, de par ses personnages (Jip qui subit « l’enculage patronal » et une mère qui offre « ses services » pour un peu d’argent, Koop qui subit les troubles mentaux de son père, Moff, l’éternel adolescent qui loge toujours chez ses parents...) de par son regard sur une jeunesse paumée en attente de jours meilleurs.
Certains personnages se foutent de la gueule du qu’en dira t-on, et de cette image qu’ont les jeunes en général d’être des gens impressionnables, j’ai trouvé ça plutôt bien trouvé de bien montrer le fait que s’ils se droguent ils le font en toute conscience et connaissance de causes.
Le réalisateur/scénariste Justin Kerrigan n’avait que 25 ans lorsqu’il a fait ce film en 1999, ça se ressent peut être dans certains de ses dialogues qui peuvent paraitre un peu naïfs, mais c’est un gros plus pour le scénario où on ressent sincèrement les craintes et folies de toute une génération.
Le tout est non dénué d’humour au contraire, que ce soit dans l’humour des situations (Jip et sa paranoïa, Moff et ses parents), ou des dialogues (les répliques sur Star Wars, Jip et Koop qui débattent sur la vie...)
Les acteurs sont quand à eux parfaits dans leur folie, et tous charismatiques à souhait, on aurait presque l’impression de faire partie de leur bande. On reconnait d'ailleurs certains protagonistes (comme John Simm, le Master de
Doctor who, ou Andew Lincoln, qu'on connait surtout pour être Rick Grimes dans
Walking dead).