Synopsis TV Hebdo :
A Venise, lors du carnaval, Giacomo Casanova, habillé en Pierrot, se rend au rendez-vous galant fixé par une nonne, coquette et coquine. L’ambassadeur de France, caché, observe les ébats entre les deux amants. Peu après, accusé de débauches et d’hérésie, Casanova est enfermé dans la sinistre prison souterraine des Plombs.
Une vision très personnelle, donc baroque, colorée et sensuelle, de la vie du séducteur. Il faut absolument se laisser entraîner dans ce délire fellinien.
Critique personnelle :
Il me manque pas mal de recul sur ce film car il vient de passer sur France 3 mais je vais quand même essayer de vous faire partager mon avis. Ce Casanova s’inspire très librement des Mémoires du célèbre libertin. Il s’agit d’un film-fleuve de 2H30 de toutes les démesures.
Démesure du budget, 10 millions de dollars (6 milliards de lires), démesure des décors notamment de la Venise du XVIIIème, entièrement reconstruits dans les studios de la Cinecittà, démesure des moyens humains employés (600 perruques, 1000 costumes>>d’ailleurs Danilo Donati a reçu un oscar pour son travail, 186 interprètes, 2500 figurants, 100 maquillages différents pour Donald Sutherland).
Démesure aussi du physique de certains personnages, allant de la géante de 2m38 et 270 kgs aux nains qui l’accompagne, en passant par la bossue ou le visage si particulier du héros.
Il a une perruque placée assez haute sur son front rasé. Fellini parlera même de lui comme :
D’« un grand personnage en cire plein de sperme avec des yeux de masturbateur » et un « visage flou, vague, aqueux, qui fait penser à Venise ».
Le tournage fût très difficile puisqu’il a été interrompu deux fois : le personnel fût licencié puis réembauché. De plus, des bobines du film ont subi de mystérieux vols.
La musique géniale est l’œuvre de Nino Rota, qui a aussi fait les musiques de La Dolce Vita ou La Strada, du même Fellini.
A la vue du film, on a des sentiments très forts et divers qui ne nous laissent pas indifférents. A la fois un film poétique (notamment grâce à la musique de Rota et la performance d'Adele Angela Lojodice en poupée automate) mais qui nous met aussi mal à l’aise. Casanova est peint comme un être à la limite du grotesque (tel un personnage de la Commedia dell’Arte), un automate du sexe.
Un film que je recommande donc à tous, un chef d’œuvre du cinéma italien, considéré comme étant peut être le meilleur de Fellini.