Dans un immeuble high-tech de Berlin, un film d'horreur cloue les habitants à leur poste de télévision.
Quatre jeunes gens explorent une zone sinistrée, et découvrent le corps d'un démon. Une des jeunes filles se blesse à la main, et son sang coule sur la créature qui revient à la vie... Le moche pas beau et baveux sort de la télévision et croque la jeune Sally, qui fête son anniversaire avec ses amis.
La contagion ne tarde pas à s'étendre, atteignant l'immeuble entier.
Une pluie de sang acide passe d'étage en étage, et provoque un court-circuit, bouclant toutes les issues.
Les survivants s'organisent : si un groupe se réfugie dans le parking souterrain, d'autres tentent de fuir par le toit, notamment le couple vedette, dont la femme est enceinte (merci "Zombie").
Si les deux "Démons" ne sont pas à proprement parler des séries z, ils restent des films bis fidèles aux passions des italiens dans les années 80.
Alors que le grand Dario Argento produit, le fils de Mario Bava, Lamberto, réalise. Détesté par les uns, adoré par les autres, le bonhomme comporte pourtant quelques belles curiosités dans sa filmographie : "Baiser macabre" ("Macabro"), "La maison de la terreur", "Delirium", "Midnight horror", et une série de téléfilms diffusés chez Sangria sur la Cinq il y a très très très longtemps, où se retrouvaient vampires, démons et zombies divers.
"Démons 2" exploite avec plus ou moins de réussite les éléments du premier volet : huis clos, transformations, musique électronique inquiétante et chansons métal.
Certaines scènes restent relativement réussies, notamment la résurrection du premier démon, hommage appuyé au "Masque du démon" de papa Bava.
Certaines images sont très belles et plastiquement intéressantes, comme ce couloir envahi par des démons aux yeux jaunes lumineux (sur une musique de Dead can dance).
Question gore, le film est un peu plus timide que le premier volet, mais on y trouve son compte : joue arrachée, petit Gremlin qui sort du ventre d'un gamin démon...
Niveau personnages, si les acteurs sont relativement convaincants, leurs répliques sont par contre plus fatales, voire très drôles.
"Eh, tu peux rouler moins vite ?
- Sois tranquille, j'ai jamais eu d'accident".
"T'as peut-être plein de muscles mais t'as pas de cervelle !".
Le must intervient lorsqu'une jeune femme, après avoir fait proutprout avec son amant, rejoint dans l'ascenseur le même gars qu'elle avait rencontré en arrivant.
"Salut ! T'as fini toi aussi ?" genre, la baise était bonne, comme la mienne... et notre héros de rétorquer d'un air interloqué "Je vous demande pardon ??".
D'autre part, on retient quelques belles séquences d'action, principalement cette longue scène du parking souterrain, avec jolies cascades automobiles à l'appui (sans oublier le choc provoqué par le personnage de Jacob, celui qui n'avait jamais eu d'accident et qui se rendait chez Sally).
On sent cependant bien ici que le cinéma d'horreur italien tente de réchauffer ses plats de luxe, d'ailleurs la mise en place de ce deuxième volet se justifie uniquement par le gros succès du premier.
Ce n'est pas bien grave, "Démons 2" offre au fana de b-bis un excellent spectacle à suspense, sympathique, distrayant et en donnant pour son argent : des démons baveux, des métamorphoses dûes au spécialiste Sergio Stivaletti (réalisateur du piteux "Masque de cire" avec Robert Hossein, normalement réservé à Lucio Fulci avant sa mort), décidément génie des effets spéciaux, mais assurément pas de la mise en scène.