Lorsque Daniel Plainview entend parler d'une petite ville de Californie où l'on dit qu'un océan de pétrole coulerait littéralement du sol, il décide d'aller tenter sa chance et part avec son fils H.W. à Little Boston. Dans cet endroit perdu où chacun lutte pour survivre et où l'unique distraction est l'église animée par le charismatique prêtre Eli Sunday, Plainview et son fils voient le sort leur sourire.
Même si le pétrole comble leurs attentes et fait leur fortune, plus rien ne sera comme avant : les tensions s'intensifient, les conflits éclatent et les valeurs humaines comme l'amour, l'espoir, le sens de la communauté, les croyances, l'ambition et même les liens entre père et fils sont mis en péril par la corruption, la trahison... Et le pétrole.
There will be blood est le dernier film en date de Paul Thomas Anderson (après Boogie nights, Magnolia et Punch-drunk love) et date de 2007.
C'est l'adaptation d'un roman d'Upton Sinclair, Pétrole! écrit en 1927.
Ce film noir qui dure 2H30 a un casting de choix. Daniel Day-Lewis et Paul Dano font des interprétations dans la démesure.
Difficile de parler de ce oeuvre.
Peu de dialogues (les 15 premières minutes n'ont pas de paroles...ça rappelle le début de 2001 l'Odyssée de l'espace avec sa demi-heure sans paroles), une musique stridente et dissonante (notamment celle d'Arvo Part), une mise en scène et une photographie hallucinante (on pense une nouvelle fois à la minutie de Kubrick).
L'histoire, c'est celle de la construction de la puissance américaine, la vie des self-made man, le début du capitalisme triomphant avec ces magnats du pétrole qui font fortune.
L'opposition entre l'argent tout puissant et la religion qui garde une place si importante aux Etats-Unis.
Ce qui est intéressant, c'est aussi qu'il n'y a pas de manichéisme hollywoodien.
PTA nous prévient quand même à l'avance, du sang va être versé. Ce sang coule comme coule le pétrole sur la terre.
Chaque personnage a sa part d'ombre et la fin révèle des éléments et pousse les choses encore plus loin (trop loin pour certains).
Même si cette fin est assez jouissive, je dois dire que j'ai quand même préféré la première partie du film même si l'ensemble forme un tout totalement cohérent sur le mythe de la réussite.
La bo du film a été composé par Jonny Greenwood du groupe Radiohead.
On peut aussi entendre un morceau d'Arvo Part (Fratres) et le troisième mouvement du concerto pour violon et orchestre de Brahms.
Bref Paul Thomas Anderson nous prouve une fois de plus qu'il est un des réalisateurs américains les plus doués de sa génération et nous livre une réflexion sur notre propre société.