The asphyx: L'esprit de la mort

En 1875, Sir Hugo Cunningham, philanthrope fortuné et passionné par les phénomènes occultes, s'adonne à un passe-temps étrange... il photographie les morts. Une chose l'intrigue : une aura noire flotte au-dessus des corps qui viennent de mourir. Ses recherches le portent à croire qu'il vient de "capturer" l'Asphyx. Dans la mythologie grecque, l'Asphyx est l'esprit de la mort qui emporte l'âme de la personne au moment du décès. Convaincu d'avoir trouvé le secret de l'immortalité, il va alors tout faire pour capturer son Asphyx et celui de ses proches pour accéder à la vie éternelle.



The asphyx (L'esprit de la mort) est un film britannique réalisé en 1973 par Peter Newbrook. C'est une oeuvre qui s'inscrit directement dans l'esprit des films gothiques de la Hammer mais faut bien l'avouer, à cette époque là ce genre de films ne fait plus recette. Faut dire que face à L'exorciste (1973) ou Massacre à la tronçonneuse (1974), la firme (ou tout du moins le genre) ne peut plus rivaliser.
Mais ce n'est pas parce que ce film n'est plus à la mode qu'il faut l'oublier, bien au contraire même si The Asphyx n'est pas parfait ou exempt de reproches.
Le point fort du film, c'est la réflexion qu'il peut amener sur la volonté qu'a l'homme de vouloir tout contrôler, se mettre à la place de Dieu avec les conséquences que ça entraîne par la suite. Vouloir aussi contrôler la vie de nos proches et au final le bien qu'on voulait faire se transforme en mal.
On pense aussi au contrôle de la vie et de la mort. On revisite le thème du docteur Frankenstein. C'est un thème totalement dans l'actualité avec l'euthanasie. Décider quand on souhaite mourir et pour d'autres, retarder le plus tard possible les effets du vieillissement et au stade extrême, se faire cryogéniser et peut être un jour ressusciter d'entre les morts.
La première fois qu'on voit L'asphyx surgir du faisceau lumineux, on a deux sensations. On le trouve un peu grotesque mais quand il commence à pousser ses cris stridents, on est moins rassuré.
L'autre point positif du film, c'est la description des intérieurs bourgeois de la fin de la période victorienne avec la bibliothèque remplie de livres sur les sciences occultes, les portraits bref ces intérieurs chargés. Et j'ai bien aimé cette particularité que pouvaient avoir nos ancêtres d'il y a un peu plus d'un siècle que de prendre en photo les proches sur leur lit de mort (comme dans les Autres d'Aménabar)...c'est d'ailleurs de ça que découle tout le film.
Au casting on retrouve notre cher Robert Powell (Harlequin, Le survivant d'un monde parallèle) qui est toujours aussi mystérieux avec son regard impassible.
Bref pas un film culte mais un sympathique film de la fin du gothique britannique.

Richter a écrit:

un sympathique film de la fin du gothique britannique.

Tu saurais nous en dire un peu plus sur ce mouvement ? Le film a l'air intéressant mais avant de me lancer j'aimerais savoir où je met les pieds et à quoi je dois m'attendre ou ne pas m'attendre avec ce type de film

Le gothique britannique est lié en grande partie à la Hammer, la firme la plus connue de ce mouvement. Ce sont toutes ces histoires fantastiques sorties dans les 50-60's (l'âge d'or de la firme). Les grands noms de l'époque étaient Christopher Lee, Peter Cushing et ils jouaient dans des films de Terence Fisher ou de Freddie Francis des rôles de vampires (notamment Christopher Lee), de docteur Frankenstein, de Sherlock Holmes (Le chien de Baskerville)...etc
Bref des films sympathiques avec toujours une ambiance particulière.

et le concurrent de la Hammer, c'était la Amicus !

pour "the asphyx", c'est un film très représentatif de cette période britannique, il contient des idées plutôt bizarres.

Oui c'est vrai la Amicus...je me demande par contre si j'ai déjà vu des films de cette firme !

Je croyais que tu n'aimais pas The Asphyx ? Que tu le trouvais asphixiant !!

j'ai dit ça moi ? ça devait être encore une de mes blagues géniales.

Géniale n'est pas le premier mot qui me vienne à l'esprit quand on parle de tes blagues (ainsi que les miennes). J'aurais plutôt dit improbables...

oh, mais tu as acheté deux fois le même film !!!!

Gné ?

quoi ???? tu as déjà oublié ta blague que tu as sorti au moins 2237 fois cet été ???

Je pensais que tu disais que j'avais vraiment pris deux fois The Asphyx ! Si si je me rappelle très bien de cette blague... ^^

aaaaahhhhhhh d'akooooooooorrrrr.....
mais tu as bien deux fois "le lac des morts-vivants"...

J'ai aussi 3 fois La nuit des morts vivants !

oui mais ça compte pas c'est pas les mêmes éditions !

Les films de la Hammer s'inspirent et font des interprétations du style littéraire gothique qui est en réalité un style victorien. Après pour Asphyx je ne trouve pas qu'il soit représentatif du style de la Hammer et du gothique en général.
Sinon c'est un bon film fantastique qui quelque part préfigure Destination finale.

L'angleterre du XIXème siècle (donc sous la reine Victoria) est une période où le Moyen-Age a été remis au goût du jour. Le classicisme a pris comme influence l'Antiquité et le romantisme le Moyen-Age (pour grandement simplifier car ce n'est pas le seul thème du mouvement). C'est un Moyen-Age revisité par le XIXème siècle et une redécouverte du passé, notamment du mouvement architectural gothique. Donc le terme gothique associé à la littérature n'a pas le sens sens que quand on parle d'églises.
Personne n'a dit que le film était représentatif du style de la Hammer. Au contraire, c'est un Hammer de fin de règne.

Oui, dans cette période il y a Moyen-Age et romantisme, ce qui était à la mode mais dans la littérature gothique, c'est un style victorien en tous sens, pour n'en citer que les plus connus, Dracula et Frankenstein. Le rapport au gothique est même plus que minime.
Pour Dracula, c'est à la base un poème et un personnage moyen-âgeux (même si on peut chipoter qu'il représente la fin de cette époque), c'est tout.
Tout le reste du roman se passe dans un Londres victorien avec une architecture d'époque, les préoccupations (syphilis), l'arrivée du modernisme.
Dans Frankenstein, ce rapport au gothique est presque à zéro (un château, et encore).

D'ailleurs Richter les vampires n'existaient pas sous quelle forme que ce soit dans le folklore à l'ère du Moyen-Age. Ceux qui s'en rapprochent le plus sont le moroi et le strigoi roumains, qui s'apparentent plus à nos zombies actuels.

Mais si dans la façon dont tu tournes ton texte tu dis que c'est un film gothique.

ça ne peut pas être un film gothique, à cette époque-là, les dvd ça n'existait pas.

Mais si on reconnait les lecteurs dvd gothiques, ils ont deux gargouilles sur le côté. Une pour avance rapide... et une pour le fun.