A tout jamais

Danielle de Barbarac (Drew Barrymore) est une enfant pleine de vie. Elle a perdu sa mère il y a quelques années et vit seule avec son père qu'elle adore par dessus tout et qui le lui rend bien. Quand elle a 8 ans, son père se remarie avec la baronne Rodmilla de Ghent (Anjelica Huston) qui a deux filles, Marguerite et Jacqueline. Si la première est blonde et d'une beauté incomparable pour son âge, la deuxième est dotée d'un physique plutôt ingrat. Mais peut importe, Danielle est prête à aimer sa nouvelle belle-mère ainsi que ses filles. Seulement voilà, seulement deux semaines après son mariage, le comte meurt. Ses derniers mots sont pour sa fille, ce qui provoque la jalousie de la baronne.
Une dizaine d'années plus tard, Danielle est devenue une belle jeune femme, érudite, vive et déterminée. C'est une jeune femme plutôt moderne pour l'époque. Malgré tout cela, elle est au service de sa belle-mère en tant que servante. Un jour elle rencontre le prince héritier de la couronne de France (Dougray Scott) et le fait succomber. Mais saura-t-elle vivre heureuse avec lui ?

Voilà une de mes versions préférées du conte de Cendrillon. Ce que j'aime dans un premier temps, c'est d'avoir transposé l'histoire en France et à l'époque de Léonard de Vinci soit de la Renaissance ( qui offre donc de somptueux apparats parfois ). C'est assez plaisant puisque au fond, on connait un petit peu cette période historique ( qu'on nous a rabâché au collège ).

Ensuite, j'ai trouvé que cette Cendrillon était assez différente de celle du conte. En effet, ici, elle reste de son propre chef chez sa belle-mère. En aucun cas on l'a forcée. De plus, elle est intellectuelle. Ca change de Disney qui nous en a fait une jeune fille qui rêve du prince charmant. Danielle n'aspire qu'à une chose : que sa belle-mère lui montre ne serait-ce qu'une marque d'affection ou d'amour. Si l'amour se présente, alors elle accepte de le prendre.

Autre différence c'est avec ses soeurs. En effet, seulement un d'entre elles se montre dure avec elle et lui fait subir les pires châtiments ( quand elle brûle son livre Utopie, j'en ai eu les larmes aux yeux ). La deuxième est plus compréhensive et essaie de la défendre mais elle se fait à chaque fois rabaissée par sa mère et sa soeur. Cela ne l'empêche pas de s'occuper de Danielle quand les deux harpies ont le dos tourné.

Autre point assez intéressant : son histoire avec le prince. En effet, le conte nous dit que Cendrillon a rencontré son prince à un bal et donc elle ne l'a vu qu'une soirée. Or dans A tout jamais, Danielle a rencontré le prince quelques semaines auparavant ( ça doit être quelque chose comme ça ) et ainsi, elle a donc appris à le connaître. Elle a aussi partagé avec lui ses goûts intellectuels ainsi que sa philosophie. Cela est parfois intéressant et donne naissance à des joutes verbales sympathiques.

Parlez des acteurs ici n'est pas obligatoire car au fond, n'importe qui aurait pu interpréter ces personnages. Par contre, j'avoue eu avoir un réel plaisir à retrouver Jeanne Moreau. Sa voix grave m'avait manquée. Elle est dans ce film, la narratrice ainsi que la descendante de Danielle.

En conclusion, je dirai qu'il faut voir A tout jamais pour la vision du conte d'Andersen qui nous offre une Cendrillon bien plus intéressante dans le fond et dans la forme. Ensuite, pour les jolis paysages français de Dordogne et la présence de Jeanne Moreau.